Lorsque ton bébé se présente par le siège (fesses en bas au lieu de la tête), cela peut susciter de nombreuses questions et inquiétudes. Pourtant, il est tout à fait possible d’enfanter un bébé en siège par voie basse. Cependant, les protocoles médicaux varient d’une maternité à l’autre et peuvent influencer les choix qui te seront proposés.
En France, le taux global de césarienne s’est stabilisé autour de 20 % depuis 2007. Cependant, en cas de présentation du siège, ce taux est nettement plus élevé. En 2016, il atteignait 80,6 %, contribuant à près de 17 % du taux total de césariennes cette année-là.
Cette augmentation du recours à la césarienne pour les présentations du siège est en partie due aux variations des pratiques médicales et aux protocoles spécifiques de chaque maternité.
Il est important de noter que, malgré ces chiffres, l’accouchement par voie basse reste possible pour les bébés en présentation du siège, sous réserve de certaines conditions et d’une équipe médicale expérimentée. Les recommandations actuelles encouragent une évaluation individualisée de chaque situation pour déterminer la méthode d’accouchement la plus appropriée.
Bébé en siège : quelles sont les options ?
Si ton bébé ne s’est pas retourné au troisième trimestre, tu entres dans un suivi spécifique. Cela implique souvent plus de consultations prénatales, des échographies de contrôle plus fréquentes et parfois un suivi par des professionnel.le.s spécialisés en présentation du siège. Les recommandations varient fortement selon les professionnel.le.s et les établissements. Certaines maternités privilégient une césarienne systématique, tandis que d’autres permettent une tentative d’enfantement par voie basse sous certaines conditions. Il est parfois nécessaire de négocier ou insister pour que cette option soit envisagée.
Un examen radiopelvimétrique peut être demandé pour mesurer ton bassin, mais ces mesures ne tiennent pas toujours compte des adaptations naturelles du corps pendant l’enfantement. En effet, ton bassin n’est pas une structure rigide : il est conçu pour s’adapter au passage de ton bébé. Pendant l’enfantement, tes ligaments se détendent sous l’effet des hormones comme la relaxine, permettant une mobilité accrue des os du bassin. De plus, en fonction de ta posture, ton bassin peut s’ouvrir davantage pour faciliter la descente de bébé. C’est pour cela que les positions physiologiques jouent un rôle clé : elles optimisent cette ouverture et aident bébé à progresser dans le bon axe et cela même dans le cas d’un bébé en siège !
Certaines maternités justifient la césarienne systématique par une formation insuffisante des équipes ou par des protocoles internes basés sur des considérations médico-légales plutôt que sur des preuves scientifiques.
Aider bébé à se retourner naturellement
Jusqu’à un certain stade de la grossesse, ton bébé peut encore se retourner. Plusieurs méthodes existent pour l’aider :
- L’ostéopathie et la chiropraxie : elles permettent de libérer d’éventuelles tensions qui empêchent bébé de bouger.
- L’acupuncture et la moxibustion : certaines sages-femmes proposent ces pratiques pour encourager bébé à changer de position.
- Les postures d’inversion, notamment les exercices spinning baby : s’agenouiller poitrine au sol, se suspendre légèrement tête en bas, utiliser un ballon de yoga ou encore marcher à reculons peuvent créer un environnement favorable.
- L’haptonomie : certaines familles ressentent que bébé bouge davantage grâce à cette approche.
- Le dialogue avec bébé : lui parler, l’inviter à se retourner avec douceur, en impliquant le co-parent.
Si ton bébé ne se retourne pas malgré ces méthodes, c’est peut-être qu’il y a une raison physiologique (forme de l’utérus, placement du placenta, tension dans le bassin…).
🎧 Pour aller plus loin, écoute cet épisode de podcast sur la VME : Bébé en siège : version ou non ?
Version par manœuvre externe (VME) : une option à envisager ?
La VME est une manipulation effectuée par un médecin pour aider bébé à se retourner manuellement. Elle est généralement proposée vers 37 semaines, mais elle comporte des risques :
- Rupture prématurée des membranes
- Décollement placentaire (rare mais possible)
- Détresse fœtale nécessitant une césarienne en urgence
Cela peut être par ailleurs assez douloureux. Sache que tu peux refuser ou stopper la VME à tout moment si tu ne te sens pas à l’aise.
Enfantement par voie basse : une option possible
Si bébé reste en siège, un enfantement par voie basse est envisageable sous certaines conditions, qui dépendent de la maternité. N’hésite pas à changer de maternité si tu sens que tu n’es pas écoutée sur ton souhait de tenter un accouchement physiologique en toute sérénité. Des équipes qui ont de l’expérience sur le sujet seront beaucoup plus à l’aise pour t’accompagner et donc plus à l’écoute. Cela vaut donc le coup de leur poser des questions précises.
Voici une liste de questions très précises à poser à la maternité qui aborde le cas particulier du siège.
Les positions adaptées
Les postures actives, qui jouent sur la gravité, sont particulièrement recommandées pour un bébé en siège. Comme la tête n’appuie pas directement sur le col, il est important de favoriser les positions verticales :
- Accroupie
- Semi-assise mais bien redressée
- Genoux/épaules en chasse-neige (appui des pieds/genoux vers l’extérieur)
Certaines positions comme le 4 pattes peuvent être moins efficaces, mais ton ressenti est primordial. Si une position te semble instinctivement juste, c’est qu’elle est adaptée pour toi.
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L’anesthésie : une pression supplémentaire
Dans un enfantement en siège, il y a généralement plus de pression pour la pose de la péridurale, sous prétexte d’anticiper une éventuelle césarienne. Cependant, il est important de relativiser cette recommandation : la péridurale augmente aussi le risque de finir en césarienne en limitant la mobilité et les sensations.
Il est possible d’échanger avec l’équipe médicale en amont pour poser tes limites et exprimer ton souhait d’un enfantement le plus physiologique possible.
La césarienne en cas de siège
Si une césarienne est programmée ou devient nécessaire, il est utile de te préparer en amont :
- Demander un contact peau à peau immédiat avec bébé
- Limiter la séparation après la naissance
- Favoriser un allaitement précoce
Une césarienne a des conséquences importantes sur ton corps et le post-partum. Elle implique une récupération plus longue et douloureuse, avec des impacts sur ta mobilité, ton confort et parfois ta vie sexuelle. La cicatrice utérine peut aussi avoir un effet sur tes grossesses futures (risque accru de rupture utérine, restrictions pour un AVAC…).
De plus, en cas de césarienne, bébé ne passe pas par ton vagin et ne bénéficie donc pas des bactéries maternelles essentielles à la construction de sa flore intestinale, qui joue un rôle clé dans son immunité.
Une méthode appelée “seeding vaginal” (transfert de la flore vaginale sur bébé) peut être envisagée pour compenser cela. Cette pratique vise à ensemencer la peau et la bouche du nouveau-né avec tes bactéries, ce qui pourrait avoir un impact positif sur son système immunitaire et son microbiote. Certaines maternités le pratiquent sous supervision médicale, mais il est aussi possible de le faire en autonomie.
Conclusion
Un bébé en siège n’implique pas forcément une césarienne. Il est essentiel que tu sois bien informée sur les différentes options et que tu échanges avec une équipe bienveillante et formée à l’accompagnement des naissances en siège. Tu devrais pouvoir choisir la naissance qui te convient, en confiance et en pleine connaissance des enjeux.
📌 Sources
- Recommandations du CNGOF
- Contraindications in national guidelines for vaginal breech delivery at term: Comparison, consensus, and controversy, 2024
- Comment corriger la flore intestinale des bébés nés par césarienne, Le Monde, 2026
- La naissance : caractéristiques des accouchements, DREES, 2022
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Photo : Max Mota / Unsplash

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